LMNP : Comment passer en régime loueur meublé non professionnel en France ?

6 août 2025

Un bailleur qui génère moins de 23 000 euros de loyers annuels ou dont les revenus locatifs restent inférieurs à 50 % de ses revenus globaux relève du régime du loueur en meublé non professionnel (LMNP). Ce statut permet d’amortir le bien et le mobilier, tout en conservant une fiscalité avantageuse.

La bascule d’un régime classique vers le LMNP ne nécessite aucun minimum d’investissement ni création de société. L’enregistrement s’effectue simplement via le formulaire P0i, sans obligation d’inscription au registre du commerce, à condition de respecter les plafonds. Ce cadre attire propriétaires et investisseurs cherchant souplesse et optimisation fiscale.

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Le statut LMNP en France : de quoi s’agit-il vraiment ?

Le statut LMNP, loueur meublé non professionnel, s’est forgé une place de choix parmi les dispositifs de location immobilière. Ce régime vise les particuliers dont les revenus locatifs issus de locations meublées ne franchissent pas la barre des 23 000 euros par an, ou qui, plus largement, représentent moins de la moitié des ressources totales du foyer fiscal.

Contrairement à la location nue, la location meublée est imposée au titre des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) et non comme des revenus fonciers. Ce détail change tout : il ouvre la porte à deux modes de fiscalité, adaptés à chaque profil d’investisseur. Le micro-BIC allège la charge administrative et applique un abattement automatique de 50 % sur les loyers déclarés. Le régime réel, lui, donne accès à la déduction de toutes les charges réelles et à l’amortissement du bien et du mobilier. De quoi alléger considérablement l’impôt à payer sur ses loyers. Ce double choix explique la popularité grandissante du LMNP auprès des propriétaires, qu’ils débutent ou cumulent déjà plusieurs biens.

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Voici les principales options qui s’offrent à ceux qui choisissent le LMNP :

  • Le régime micro-BIC : accessible tant que les recettes annuelles ne dépassent pas 77 700 euros, il simplifie la déclaration et garantit un abattement immédiat.
  • Le régime réel : idéal pour ceux qui supportent des charges importantes ou viennent d’acquérir un bien, car il maximise les déductions et les amortissements.

Ce cadre de meublé non professionnel se distingue du statut de loueur professionnel (LMP), bien plus contraignant. Le LMNP s’applique à tout type de location meublée, qu’il s’agisse d’un studio, d’un appartement familial ou d’un meublé de tourisme classé. Les bailleurs profitent ainsi d’un mode de gestion simplifié et d’une fiscalité souvent bien plus douce que celle attachée à la location vide.

Qui peut devenir loueur en meublé non professionnel ? Les conditions à connaître

Le statut LMNP intrigue de nombreux investisseurs, petits ou grands. Mais il ne suffit pas de vouloir se lancer : la loi fixe des règles précises. Première exigence, et non des moindres : rester en dehors du statut professionnel. Autrement dit, tant que vos revenus locatifs issus de la location meublée ne dépassent pas 23 000 euros par an, ou restent inférieurs à 50 % du total de vos revenus, vous restez éligible au LMNP. Si vous franchissez ces limites, vous basculez du côté professionnel, vers une fiscalité plus lourde et des contraintes supplémentaires.

Le logement doit aussi répondre à une obligation simple mais stricte : être proposé en meublé, c’est-à-dire équipé pour permettre au locataire de s’installer immédiatement. Peu importe qu’il s’agisse d’un studio, d’un T2 ou d’une maison, l’essentiel est de respecter la liste des meubles requis par la réglementation. Les meublés de tourisme sont également concernés, pourvu qu’ils respectent les normes en vigueur.

Ce statut reste accessible aussi bien aux personnes physiques seules, à plusieurs en indivision, qu’à certaines SCI sous conditions précises. Les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés sont exclues du dispositif. Ni l’âge, ni la résidence principale ne sont des obstacles : même un non-résident fiscal français peut accéder au LMNP, sous réserve de respecter les critères de seuils et de déclaration.

Le choix entre micro-BIC et réel dépendra du montant de vos recettes et de votre stratégie fiscale. Le micro-BIC, prisé pour sa simplicité, s’applique jusqu’à 77 700 euros de loyers par an et offre un abattement de 50 %. Au-delà, le régime réel prend le relais et donne accès à toutes les déductions et amortissements autorisés.

Pourquoi choisir le régime LMNP ? Avantages fiscaux et opportunités à la clé

Avec le régime LMNP, la fiscalité prend une dimension pragmatique. Deux choix s’offrent à l’investisseur : le micro-BIC pour une gestion expéditive et un abattement forfaitaire de 50 %, ou le régime réel pour déduire l’ensemble des charges et amortir le bien. Ceux qui débutent ou possèdent peu de charges optent volontiers pour la simplicité du micro-BIC. Pour les autres, le régime réel offre une mécanique efficace : chaque dépense (intérêts d’emprunt, assurance, taxe foncière, travaux) vient diminuer la base taxable. L’amortissement du bien et du mobilier, souvent méconnu, permet de neutraliser l’impôt sur les loyers perçus pendant plusieurs années.

Un autre avantage, et non des moindres : la gestion des plus-values de cession. En LMNP, le régime applicable reste celui des particuliers, bien plus favorable. Au fil des années, la fiscalité sur la plus-value s’allège, jusqu’à disparaître complètement après 22 ans pour l’impôt sur le revenu et 30 ans pour les prélèvements sociaux. Cette caractéristique séduit les investisseurs qui anticipent une revente à moyen ou long terme.

La location saisonnière et la longue durée profitent toutes deux de ce cadre, permettant au LMNP de s’imposer comme un levier performant pour l’investissement locatif non professionnel. Les propriétaires y voient une alternative attrayante à la location nue, tant sur le plan fiscal que sur la maîtrise de la gestion.

location meublée

Passer en LMNP : quelles démarches concrètes pour se lancer sereinement ?

S’inscrire dans le régime loueur meublé non professionnel requiert de la méthode. Première étape : déclarer votre activité de location meublée à l’administration via le formulaire P0i, disponible sur le site de l’INPI. Cette démarche vous attribue un numéro SIRET, indispensable pour exister officiellement comme entrepreneur individuel LMNP.

Dès cette déclaration, il faudra trancher : micro-BIC ou réel ? Ce choix conditionnera votre gestion fiscale sur les années à venir. Le régime choisi déterminera si vous bénéficiez d’un abattement automatique ou si vous déduisez chaque charge et amortissez le bien. Ensuite, les revenus issus de la location meublée s’inscrivent dans la déclaration annuelle à l’aide du formulaire 2042 C PRO. Ceux qui optent pour le réel devront également remplir les formulaires 2031 et 2033.

Il convient également de mentionner la cotisation foncière des entreprises (CFE). Même sans salarié, la grande majorité des locations meublées y sont assujetties. Cette charge doit figurer dans le calcul de votre rentabilité.

Pour les investisseurs ayant recours à une SCI, le passage en LMNP suppose d’être imposé à l’impôt sur le revenu, car une SCI à l’impôt sur les sociétés n’est pas éligible au dispositif. Avant toute démarche, vérifiez la compatibilité de votre structure avec le régime souhaité.

Déclaration initiale, choix du régime, gestion administrative : chaque étape façonne la réussite de l’activité. Qu’on soit à Paris, Lyon, Bordeaux ou ailleurs, la procédure reste la même. Anticiper et structurer son projet, c’est se donner toutes les chances de réussir dans la location meublée non professionnelle.

Au fond, le LMNP trace un chemin balisé pour celles et ceux qui veulent investir sans s’enfermer dans la lourdeur administrative. À chacun d’écrire la suite, entre souplesse, stratégie et perspectives de rentabilité.

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