Jeune couple discutant avec le propriétaire dans la cuisine

Frais et charges dans un meublé : qui paie quoi ? À comprendre facilement

29 décembre 2025

Un locataire en meublé règle chaque mois un montant fixe pour les charges, sans lien direct avec la consommation réelle d’eau ou d’électricité. Pourtant, certains contrats imposent un système de régularisation annuelle, générant des ajustements parfois inattendus.

Ce que recouvrent vraiment les charges en location meublée

Louer un logement meublé s’accompagne de frais liés à l’utilisation courante du bien. Ces dépenses, connues sous le nom de charges locatives ou charges récupérables, sont définies précisément par le décret n°87-713 du 26 août 1987. Parmi elles, on retrouve l’eau froide, l’eau chaude, le chauffage collectif, l’entretien des parties communes, l’ascenseur, la taxe sur les ordures ménagères (TEOM) ou encore la maintenance des espaces verts. Le propriétaire règle ces frais dans un premier temps, puis les répercute sur le locataire.

Pour bien appréhender ce système, deux catégories de charges sont à distinguer :

  • Charges récupérables : elles couvrent l’usage quotidien et l’entretien courant, comme le ménage des parties communes, la maintenance de l’ascenseur, les réparations mineures sur des équipements communs ou encore l’entretien du jardin en copropriété.
  • Charges non récupérables : à la différence des précédentes, celles-ci ne concernent pas le locataire. Les travaux de copropriété, le ravalement de façade, l’assurance collective de l’immeuble ou la taxe foncière (hormis la TEOM) restent à la charge du propriétaire.

En maison individuelle, la règle s’assouplit : on ne refacture au locataire que ce qui concerne réellement son usage (par exemple, les déchets ou l’entretien du jardin privatif). Par contre, les grandes réparations, comme la rénovation de la toiture, restent totalement du ressort du bailleur.

Ce fonctionnement repose sur la loi du 6 juillet 1989 et la loi ALUR du 24 mars 2014. Ces textes imposent que chaque dépense refacturée corresponde à un service effectivement rendu et soit justifiée par des pièces. Le mode de répartition peut varier avec la colocation ou le bail mobilité, selon le type de résidence et les besoins des habitants.

Locataire ou propriétaire : qui prend en charge quoi concrètement ?

Le partage des charges locatives en meublé ne laisse pas de place à l’interprétation. Le locataire s’acquitte des charges récupérables : eau froide, chauffage collectif, entretien des communs, enlèvement des ordures. Le propriétaire paie d’abord ces sommes puis les refacture, selon ce qui est prévu dans le bail. Ce fonctionnement garantit la continuité des services liés au logement.

Pour garantir la transparence, le bailleur doit fournir des justificatifs précis : factures d’eau, contrats d’entretien, relevés de charges. Ces documents permettent au locataire de contrôler les montants versés et servent de référence au moment de la régularisation annuelle, lorsqu’il y a une provision sur charges.

Toutes les charges non récupérables, travaux structurels, ravalement, taxe foncière (hors TEOM), assurance immeuble, incombent uniquement au propriétaire. Le locataire n’a rien à régler pour ces postes. À la fin du bail, le propriétaire peut retenir jusqu’à 20 % du dépôt de garantie pour couvrir une éventuelle régularisation jusqu’aux comptes finaux de copropriété.

Pour le cas des maisons individuelles, la logique reste constante : seules les dépenses qui concernent strictement l’usage immédiat du logement (entretien, ordures) sont refacturées. Les travaux de fond demeurent l’affaire exclusive du bailleur.

Charges réelles et forfaitaires : comprendre la différence pour mieux choisir

En location meublée, deux systèmes de calcul des charges existent : la provision sur charges et le forfait de charges. Ce choix structure la relation entre bailleur et locataire. La provision sur charges correspond à des versements mensuels estimés, ajustés chaque année. Lors du bilan annuel, le propriétaire compare le total des provisions avec les dépenses effectives, puis procède à la régularisation. Ce mécanisme permet au locataire de ne verser que pour ses consommations réelles, sur présentation de pièces justificatives.

Le forfait de charges, introduit par la loi ALUR, répond à une logique différente : un montant fixe, sans ajustement à l’année. Simplicité à la clé, mais le montant doit correspondre aux dépenses réelles. S’il apparaît disproportionné, le locataire a la possibilité de contester par des voies officielles.

En bail mobilité, ce système est imposé, et il est parfois choisi en colocation afin d’éviter des comptes d’apothicaire et des discussions sans fin sur la répartition des factures.

Pour visualiser la différence, voici un résumé clair des deux options :

  • Provision sur charges : versement mensuel, présentation de justificatifs, régularisation une fois par an.
  • Forfait de charges : montant fixe, pas de régularisation, solution contestable si elle dépasse largement les dépenses réelles.

Le choix d’un modèle plutôt qu’un autre dépend du type de bail, de la configuration du logement et des attentes des parties. Avant de trancher, mieux vaut bien cerner la nature des charges, la transparence désirée et le profil des personnes concernées.

Femme triant ses factures dans le salon organisé

Les pièges à éviter et conseils pratiques pour une gestion sereine des charges

Gérer correctement les charges locatives en meublé, cela commence par un bail rédigé sans ambiguïté et des justificatifs en béton. Souvent, la confusion entre charges récupérables et frais relevant du propriétaire fait monter la tension, jusqu’à entraîner des litiges au moment de rendre le dépôt de garantie.

Concrètement, il n’est pas rare de voir passer sur la note du locataire des dépenses qui, par droit, relèvent uniquement du bailleur : travaux de copropriété, ravalement, assurance. Seules les dépenses expressément listées comme récupérables peuvent être refacturées, entretien des parties communes, eau, ascenseur ou enlèvement des déchets.

Pensez à joindre systématiquement tous les justificatifs lors de la régularisation annuelle ou en cas de désaccord. Le locataire dispose d’un délai d’un mois pour les vérifier. Un manque de factures, des explications floues ou un forfait de charges qui ne colle pas aux dépenses réelles deviennent rapidement sources de tensions. En cas de blocage persistant, la commission départementale de conciliation peut intervenir avant de saisir la justice.

L’anticipation évite bien des tracas. Utilisez des outils fiables de gestion locative, réalisez un état des lieux de sortie minutieux et décrivez noir sur blanc comment sont ventilées les charges. Une méthode solide réduit le risque d’incompréhensions. Au départ du locataire, prévoyez la régularisation, quitte à retenir jusqu’à 20 % du dépôt de garantie en attendant les comptes définitifs, comme le prévoit la loi.

Quand chaque dépense s’accompagne de sa preuve, la relation entre locataire et propriétaire change de ton. Moins de doutes, plus de tranquillité. L’équation idéale pour louer sans mauvaise surprise ni méfiance persistante.

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