Comparer les assurances de prêt immobilier pour faire le bon choix

25 octobre 2025

Lorsque l’heure est venue de négocier un crédit immobilier, la plupart se focalisent sur la chasse au taux le plus bas, quitte à négliger la ligne “assurance emprunteur”. Cette obsession du taux, entretenue par les banques elles-mêmes, pousse nombre d’emprunteurs à accepter sans discuter une assurance coûteuse… et à rater, parfois, les véritables économies à portée de main.

Comparateur d’assurance de prêt immobilier

Dans mon métier de courtier en assurance emprunteur, ce scénario revient sans cesse. Des clients me contactent alors qu’ils négocient leur prêt immobilier : « J’ai reçu une offre de la banque X, qui refuse toute délégation d’assurance. Apparemment, avec ce taux, rien n’est négociable. Que faire ? Est-ce que je demande au moins le détail des garanties pour pouvoir comparer ? »

Ce genre de message illustre la mécanique classique de la négociation de crédit en France : on accepte de perdre d’un côté (l’assurance) pour gagner quelques dixièmes de point sur le taux. Pourtant, la logique devrait être inverse. Pourquoi se contenter d’un petit gain sur le taux pour sacrifier de grosses économies sur l’assurance ? Regardons de près ce jeu de dupes, et ce qu’il cache vraiment.

Meilleur taux de prêt immobilier ou meilleur taux d’assurance emprunteur : faut-il choisir ?

Le dilemme entre taux de prêt et taux d’assurance rappelle cette injonction : boire ou conduire, il faut trancher. Chacun comprend l’enjeu, les risques, la sanction. Mais entre taux de crédit et taux d’assurance, la comparaison n’est pas si absurde.

Petit rappel : lorsque vous sollicitez un prêt immobilier, la banque impose une assurance pour couvrir ses arrières (décès, invalidité, incapacité). Généralement, cette assurance s’exprime en pourcentage du capital initial (0,10 %, 0,20 %… sur 200 000 €, cela représente 400 € par an à 0,20 %, soit 8 000 € sur 20 ans).

La souscription peut se faire via la banque, ce qu’elle souhaite par-dessus tout, ou auprès d’un assureur indépendant : c’est la délégation d’assurance. Et là, les écarts de prix sont vertigineux : pour un profil jeune, non-fumeur, sur une durée courte, la différence peut aller du simple au quadruple. Un couple de 30 ans peut économiser jusqu’à 12 000 € sur 20 ans en refusant l’assurance de la banque : c’est parfois l’équivalent de 0,60 % de taux d’emprunt.

Autrement dit : traquer le meilleur taux d’assurance n’est pas une option, c’est la clé pour un financement vraiment avantageux. Cette approche est celle qui permet un gain réel, loin des discours qui invitent à ne regarder que le fameux TAEG affiché par la banque.

Il existe pourtant un indicateur à viser : le TAEG réel, celui que vous paierez effectivement, assurance comprise. Apprenez à le calculer vous-même : c’est la seule manière de comparer objectivement les offres.

Dans notre pratique, nous publions régulièrement les meilleurs TAEG du marché, en expliquant comment obtenir les meilleures conditions, à rebours des conseils théoriques, pour coller à la réalité du terrain.

Le parallèle avec l’alcool au volant n’est pas si absurde. On nous martèle depuis l’enfance qu’un bonbon à la menthe ne suffira jamais à passer l’alcootest : le message est clair, limpide, impossible à contourner. Pourtant, côté assurance de prêt, l’industrie entretient un brouhaha d’informations contradictoires, et beaucoup finissent par croire qu’il faut choisir : soit le taux, soit l’assurance. Résultat : on oublie la solution la plus simple, et on se replie sur de fausses alternatives.

Remettons les choses dans leur contexte et posons les bonnes questions

Quand un banquier ou un courtier vous affirme qu’il faut accepter l’assurance de la banque pour obtenir le meilleur taux, puis éventuellement changer l’année suivante grâce à la loi Hamon, il faut traduire : « laissez-moi toucher ma commission, et débrouillez-vous ensuite avec la paperasse… au risque de ne jamais réussir à changer. »

Accepter cette proposition, c’est prendre le risque de perdre plusieurs milliers d’euros sur la durée du prêt. D’autant que résilier une assurance emprunteur n’a rien d’aussi simple qu’une assurance habitation : il ne suffit pas d’un recommandé. Il faut prouver à la banque que les garanties du nouveau contrat sont équivalentes. La banque reste juge et partie, à la fois vendeuse et arbitre.

Imaginez qu’on doive demander l’autorisation pour quitter un supermarché A et aller faire ses courses chez B… Bienvenue dans la réalité du marché de l’assurance emprunteur.

Cette situation engendre toutes sortes de dérapages :

  • Des réponses qui n’arrivent jamais à vos courriers recommandés
  • Des relances à répétition pour appliquer la loi
  • Des demandes de documents « manquants » qui s’accumulent
  • Des délais rallongés, parfois avec double prélèvement à la clé
  • Des tentatives de découragement plus ou moins directes
  • Et la liste continue…

Au final, c’est l’emprunteur qui assume tous les risques. Et ceux qui vous promettaient monts et merveilles auront disparu, vous laissant seul devant les complications administratives.

Les médias et certains acteurs du crédit évoquent souvent la possibilité de changer d’assurance chaque année avec l’amendement Bourquin, mais oublient de préciser qu’il est possible de choisir son contrat dès l’obtention du prêt. Même discours quand on parle d’un changement « à tout moment » : le message reste superficiel et passe à côté de l’essentiel.

Parler de « négocier » une délégation d’assurance lors de la souscription d’un prêt immobilier n’est pas adapté : il ne s’agit pas d’une négociation, mais de l’application d’une loi.

La loi Lagarde de 2010 garantit ce droit : elle affirme que l’emprunteur peut choisir son assureur, sans que la banque ne puisse s’y opposer si le contrat présente des garanties équivalentes. Ce droit a été progressivement étouffé par des discours compliqués, alors qu’il est limpide.

À la question « Meilleur taux hypothécaire ou meilleur taux d’assurance emprunteur : doit-on choisir ? » la seule réponse valable est non. Vous avez le droit d’avoir les deux : un bon taux de prêt et une assurance compétitive, sans compromis imposé par le distributeur de crédit.

La loi Lagarde pose trois grands principes :

Premier principe :

  • L’article L.312-8 stipule que « l’emprunteur peut souscrire à l’assureur de son choix ».

Cela confirme que vous êtes libre de refuser l’assurance de la banque. Pourtant, beaucoup acceptent un contrat plus cher, parfois avec des garanties moindres…

Deuxième principe :

  • L’article L.312-9 précise que « le prêteur ne peut refuser un autre contrat d’assurance dès lors qu’il offre des garanties équivalentes à celles du contrat collectif proposé par la banque. Tout refus doit être motivé par écrit. »

En clair : la banque n’a pas le droit de refuser sans justification écrite. Si elle le fait, elle s’expose à des sanctions. Côté pratique, choisir un contrat équivalent n’a rien de sorcier si vous êtes accompagné d’un professionnel du secteur : il vous aidera à constituer un dossier solide et recevable.

Le refus écrit, c’est la seule base permettant d’exiger le respect de la loi. Or, bien des banques préfèrent laisser traîner… ou vous répondre oralement, ce qui n’a aucune valeur. Là encore, tout doit passer par écrit.

Troisième principe (toujours article L.312-9) :

  • « Le prêteur ne peut modifier les conditions du taux de prêt fixées dans l’offre, qu’il soit fixe ou variable, en raison de l’acceptation d’un autre contrat d’assurance que le leur. »

Autrement dit, la banque n’a pas le droit d’augmenter le taux ou de changer les conditions du prêt si vous prenez une assurance externe. Si elle menace de le faire, exigez tout par écrit : c’est votre meilleure protection.

Pour que la banque vous réponde formellement, il faut lui transmettre une proposition écrite d’assurance, avec toutes les garanties. Ne vous contentez pas d’une simulation de courtier : réclamez la simulation de prêt immobilier officielle et la fiche d’information normalisée sur l’assurance emprunteur. Ces deux pièces sont indispensables.

  • Simulation de prêt immobilier (ou financement)
  • Fiche d’information normalisée sur l’assurance emprunteur

La simulation précise le montant assuré, le taux du prêt, le coût de l’assurance, et distingue les parts obligatoires et facultatives. La fiche d’information liste tous les critères d’équivalence de garanties (décès, invalidité, incapacité, etc.) que la banque devra utiliser pour vérifier votre dossier.

Avec ces documents, vous pouvez accepter l’offre de prêt, tout en choisissant une assurance externe. Il n’y a rien à négocier : c’est un droit. Il suffit de l’indiquer par e-mail à votre conseiller bancaire, ou de demander à votre courtier de transmettre la demande. Voici un exemple de formulation :

Courriel type de demande de délégation :

« Objet : retour sur votre offre de prêt immobilier
Madame, Monsieur,
J’ai étudié attentivement votre proposition ainsi que l’ensemble des pièces transmises.
Je confirme mon accord sur le taux proposé de 1,45 % sur 300 mois et souhaite poursuivre avec votre établissement.
Concernant l’assurance emprunteur, après examen des différentes options, je choisis un contrat externe conformément à la loi Lagarde. Je vous transmets donc le devis et les conditions générales, et vous remercie de me confirmer votre accord dans un délai de 10 jours ouvrables.
Bien cordialement. »

Si votre situation l’exige, ajoutez des précisions sur la quotité d’assurance souhaitée, et joignez le devis adapté.

Une fois le dossier transmis, la banque dispose de 10 jours ouvrables pour répondre, par écrit. Plusieurs pratiques sont proscrites :

  • Répondre oralement
  • Ne pas répondre du tout
  • Fournir une réponse hors du cadre légal (uniquement les critères de la fiche d’information font foi)
  • Modifier le taux ou les conditions du prêt (vous pouvez prouver l’offre initiale)

Pour faire respecter la loi, l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) veille. En cas de manquement, elle peut sanctionner la banque d’une amende de 3 000 €. Inutile de brandir cette menace dès le premier contact, mais en cas de blocage, évoquez-la : cela suffit souvent à débloquer la situation.

Comment s’organisent les grandes banques ? Voici une synthèse basée sur l’expérience :

  • Crédit Agricole : le conseiller transmet la demande à un service dédié, qui répond souvent par recommandé dans le délai maximal.
  • Banque Postale : même principe, dossier transmis en interne.
  • Crédit du Nord, SMC, Banque Tarneaud… : procédure identique.
  • Société Générale : un logiciel évalue la conformité du contrat d’assurance ; réponse rapide, mais attention aux erreurs de saisie ou de mise à jour.
  • BNP Paribas : fonctionnement similaire à la Société Générale, avec le même type de logiciel.
  • Crédit Mutuel, CIC : demande traitée en interne.
  • Banque Populaire, Caisse d’Épargne : procédure interne, mais soyez attentif au mode de calcul de l’assurance lissée, qui peut faire grimper les coûts. Ces banques exigent souvent la fiche normalisée pour comparer les garanties.
  • LCL : le conseiller dispose d’un logiciel d’évaluation, réponse possible en quelques minutes.
  • Banques en ligne (Boursorama, Fortuneo, Hello Bank, ING…) : la demande d’assurance externe est généralement traitée dès la demande de prêt, tout est écrit, le respect de la loi est souvent plus rigoureux.

En résumé : la moitié des banques utilisent aujourd’hui des outils informatisés pour vérifier rapidement la conformité des contrats. Si la réponse est positive, mettez en place votre assurance sans attendre. En cas de refus, faites appel à votre courtier pour ajuster le dossier ou apporter les réponses nécessaires.

Quelles sont les exigences en matière d’assurance selon les banques ?

Pour y voir plus clair, nous avons rassemblé, banque par banque, les critères exigés et leurs conséquences sur le coût d’une délégation d’assurance. Par exemple : chez LCL ou Boursorama, les garanties de base suffisent, ce qui permet une délégation d’assurance 11 à 21 % moins chère qu’au CIC ou à la CASDEN, qui imposent des conditions plus strictes. Sur un budget assurance de 20 000 €, la différence peut atteindre 4 000 €, avec un réel impact sur le coût global de votre prêt.

Retenir l’essentiel, c’est s’appuyer sur les lois fondamentales (Loi Lagarde) pour gagner en simplicité, en efficacité et en sécurité lors de la mise en place de votre prêt immobilier. Ce principe s’applique à tous, y compris à ceux dont le dossier médical est plus complexe : la loi reste la même pour tous les emprunteurs.

Méfiez-vous : tout ce qui n’est pas confirmé par écrit a de fortes chances de n’être qu’une rumeur. Les “bons conseils” invitant à prendre l’assurance de la banque puis à changer plus tard ne viennent jamais de ceux qui assument les conséquences. À vous de juger la pertinence de ces discours, car au final, c’est vous qui signez, et qui paierez le prix d’un choix mal informé.

Trouver la meilleure banque en consultant des avis

Vous pouvez avoir de nombreuses raisons de vouloir changer de banque. La vôtre coûte trop cher, un prêt est plus intéressant ailleurs, ou vous ne pouvez pas épargner comme vous le voulez… Qu’importe la raison, pour trouver une meilleure banque, il est important de tout savoir sur la prochaine que vous allez rejoindre. Pour cela, vous pouvez consulter les avis sur banque-info.com. Vous trouverez les avis de chaque banque en ligne et traditionnelle, pour vous permettre de trouver rapidement celle qui vous correspond.

Attention, il n’y a pas que les frais qu’il faut prendre en compte quand on change de banque. De nombreux critères sont à analyser comme les frais à l’étranger, les taux d’intérêt, les possibilités d’emprunt… La meilleure banque pour vous ne sera pas forcément le même pour un autre. En vous rendant sur le site, vous verrez que les caractéristiques des banques sont parfaitement détaillées, pour vous guider au mieux vers le meilleur choix possible.

Le succès des banques en ligne

Parmi les banques les plus appréciées par les Français, vous allez rapidement vous rendre compte que beaucoup sont exclusivement des banques en ligne. Celles-ci ont de nombreux avantages, notamment le fait d’être plus facilement accessibles. En effet, pour ouvrir un compte bancaire sur l’une d’elles, vous n’avez généralement pas besoin de justifier de revenus réguliers. Et les offres de bienvenue sont souvent intéressantes.

Certaines banques en ligne possèdent même des accords avec des agences d’autres banques pour que vous puissiez déposer votre argent ou des chèques plus facilement. Vous pourrez également joindre des conseillers plus rapidement en passant par les services de téléphone, de chat ou de mail proposés par les banques en ligne. Et de nombreuses banques en ligne proposent également des cartes bancaires gratuites. À vous de trouver celle qui vous correspond le plus.

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